Pour des millions d’Américains, le football universitaire est une sorte de religion. Le sens figuré est ici utilisé pour désigner une activité transmise de génération en génération, avec en fin de semaine sa « messe » hebdomadaire. Partie prenante de la société, la religion au sens propre du terme est également présente sur les campus.
Notre Dame
De Paris ? De la Garde (la « bonne mère » de Marseille) ? Non, Notre Dame du Lac ou Notre Dame tout court, comme on la désigne les samedis de match. Une université dont le campus est situé à South Bend dans le nord de l’Indiana, non loin de Chicago dans l’état voisin. Une école catholique qui suit les préceptes de la congrégation de la croix sacrée, culte fondé en 1837 dans la ville du Mans en France.
Si aucun des 12 000 étudiants n’est obligé d’être croyant pour pouvoir s’y inscrire, une étude en 2007 montre que 93% d’entre-eux sont de foi chrétienne, dont 80% de catholique. Le président (ou recteur en Français) n’est autre que le révérend John Jenkins, en place depuis 2005. L’équipe de football joue avec un équipement comportant trois couleurs : le blanc représentant la pureté, le bleu étant la couleur de Marie et le doré des casques en hommage à ce Golden Dome, bâtiment principal de l’université.

Un établissement qui compte parmi ses anciens étudiants moult représentants de la « high society » et surtout, en ce qui nous concerne, de grands voire très grands joueurs de football : de la légende Joe Montana au choix de draft 2020 des Steelers, Chase Claypool. De Tim Brown à Golden Tate, de Zack Martin à Harrison Smith, de Quenton Nelson à Jaylon Smith. De grands entraineurs aussi, comme Lou Holtz :
« Je ne pense pas que Dieu se soucie de savoir qui a gagné le match de football. », Lou Holtz pour le livre de Thomas O’Toole « Champions of Faith »
Un entraineur qui a néanmoins remporté 100 matchs sur les 132 qu’il a coaché avec Notre Dame !
Clemson
En 2012, le receveur star DeAndre Hopkins est baptisé à Clemson. Baptisé, comme Sammy Watkins après lui, tête plongée dans une piscine de fortune.
Devant la plupart de ses coéquipiers et entraineurs, dont bien entendu le principal d’entre-eux : coach Dabo Swinney.
« Je dis toujours aux gens que le salut ne viendra pas d’un nouveau président ou de quoi que ce soit autre que Jesus. Pas Nike, pas Instagram, pas votre compte en banque. L’espoir du monde vient de votre relation à Jesus. », Dabo Swinney pour FCA (Fellowship of Christian Athlete) en mai 2020
Le programme de football de Clemson, sous la coupe de Dabo Swinney, respecte au mieux les trois F : Foi, Famille et Football. Dans cet ordre pour Dabo Swinney. Si le football apparait en troisième position seulement dans son esprit, les Tigers ont néanmoins remporté deux titres en cinq ans, plus deux autres finales perdues. Comment ce programme a pu rivaliser, puis dépasser, les ogres du recrutement que sont Alabama, Florida ou Georgia ? En bâtissant non seulement une mentalité compétitive en matière de sport mais aussi, en promettant un environnement familial, basé sur des principes religieux. Idéal pour attirer de jeunes gens venant du sud du pays où la religion est omniprésente dans les familles.
Depuis deux saisons déjà, la star de l’équipe de football, celui considéré comme le futur numéro 1 de la draft, n’échappe pas à la règle : Trevor Lawrence est un fervent croyant, suivant la voie de la NewSpring Church, une église de confession Baptiste. Son futur successeur vient d’arriver sur le campus : DJ Uiagalelei, quarterback lycéen numéro 1 du pays, signe à Clemson car « il y sent la présence de Dieu ». (SBNation).
deuxième partie, samedi prochain.
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